Nous vous l’avions annoncé le 16 juillet dernier, Ecobole, la première plateforme française de financement participatif entièrement dédiée à l’écologie, a vu son premier projet financé. En moins de quatre mois, le site a pu réunir la somme nécessaire à la conception et à la publication du livre "cultiver du plancton pour nourrir l'humanité". La formule séduit de nouveaux porteurs de projets et cette fois, c’est Emmanuel Hussenet, guide dans les régions polaires depuis 1989, auteur de sept ouvrages relatifs à ces régions dont le dernier "Le Nouveau Monde » qui a fait appel à Ecobole pour financer le projet baptisé « d’un pôle à l’autre ».
Un acte militant dont la portée est symbolique
La banquise permanente du pôle Nord est notre climatiseur naturel : elle empêche la planète de trop chauffer pour qu’elle reste habitable. La banquise constitue un écosystème fragile et sensible au réchauffement climatique. La fonte de l’Arctique symbolise par conséquent le dérèglement climatique. A l’issue de l’été 2012, la banquise permanente de l’Arctique battait son record de rétractation. Or, les nations polaires semblent peu disposées à la sauvegarde de cette région et bien au contraire espèrent la disparition définitive de ces glaces pour pouvoir exploiter les réserves de gaz et de pétrole de l’Arctique. En dépit des alertes lancées par les plus grandes personnalités, en dépit des sommets "de la dernière chance" (Copenhague, Rio+20...) la situation est loin de s’améliorer. Au Groenland, l’épaisseur des banquises s’amenuise et passe de 12 mètres d’épaisseur il y a une dizaine d’années, à 4 mètres en 2010.
Située juste à la jonction des eaux territoriales canadiennes et danoises, se trouve l’ile de Hans. Un caillou d’un kilomètre carré que se disputent les gouvernements danois et canadien. C’est là qu’intervient le projet « d’un pôle à l’autre », l’équipe souhaite débarquer sur cette ile et montrer qu’elle appartient, symboliquement, à tous les peuples afin qu’elle devienne un symbole et l’emblème même de la conscience collective.
Le projet en deux étapes
L’équipe remontera le chenal de Kennedy jusqu’à l’océan Glacial Arctique à bord du voilier le Vagabond pour sonder l’épaisseur des banquises et mesurer la température et l’acidité de l’eau de mer. Les données recueillies seront communiquées en direct au public qui pourra de lui-même et en temps réel évaluer la situation.
Dans un deuxième temps, l’équipage débarquera sur l’île de Hans, qui n’appartient officiellement à personne tant que Canadiens et Danois ne se sont pas mis d’accord, afin de demander aux peuples du monde entier de revendiquer l’île pour qu’elle appartienne à tous. Cette opération symbolique doit en particulier éveiller l’attention des pays du sud qui ne sont jamais sollicités sur les questions liées aux Pôles, alors qu’ils sont et seront les premiers à souffrir des conséquences de leur réchauffement.
L’intérêt du projet
Toutes les questions écologiques locales dépendent, sans que l’on en ait forcément conscience, de paramètres plus globaux liés à la présence de glace autour des Pôles. C’est le rôle de la banquise permanente de l’Arctique : maintenir une poche de froid au sommet de la Terre, laquelle tempère les climats plus méridionaux et assure l’activation et l’oxygénation des courants océaniques. Indicateur particulièrement sensible, la banquise polaire est la clé de voûte du système climatique mondial. Rarement médiatisé, le problème de la fonte de la banquise manque de matériel pour communiquer sur l’urgence de la situation. Le projet contribuera à réaliser des images et des relevés scientifiques pour témoigner d’une réalité majeure mal prise en compte et qui s’attache à des secteurs difficiles d’accès.
Pour participer, c’est par ici.
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